J’ai commencé mes études supérieures par la case prépa littéraire. Aujourd’hui, j’accompagne des entreprises culturelles dans la rédaction et la création de contenus numériques, ainsi que dans leur stratégie social media. On est loin de la khâgneuse ? Pas tant que ça. Comment suis-je devenue chargée de communication digitale ? Est-ce que les connaissances amassées pendant mes études me sont utiles pour exercer mon métier ? Pour les étudiants et les étudiantes un peu paumés dans leur orientation, et pour ceux qui se demandent quel a été mon parcours, retour sur mes années post bac.
Première étape : Hypokhâgne / Khâgne
Après un bac scientifique, je me suis dirigée vers les matières qui m’intéressaient vraiment et j’ai intégré la prépa littéraire au lycée Léon Blum à Créteil. J’ai rattrapé mes lacunes en littérature, en philosophie, en histoire et à peu près dans toutes les autres matières dispensées en Hypokhâgne. À force de curiosité et de volonté, j’ai plutôt bien réussi mes années prépa.
J’y ai fait le plein de culture générale, j’y ai appris la rigueur, l’organisation, et surtout je me suis exercée à synthétiser mes idées dans des dissertations de plusieurs doubles pages en 6h de devoir sur table.
Deuxième étape : Licence Lettres et Sciences humaines
J’ai passé les concours de l’ENS Ulm et de l’ENS Lyon (où j’ai été sous-admissible) sans objectif précis, j’ai passé quelques oraux aux écoles partenaires du concours sans grande conviction et j’ai finalement rejoint le cursus universitaire directement en Licence 3, dans la section Lettres et Sciences Humaines à l’Université Paris Diderot (Paris 7). Littérature comparée, étude de grands essais, sémantique, étude de genre, atelier d’écriture journalistique… je m’ouvrais à de nouveaux champs !
Je découvrais les voies du journalisme, de la communication, mais également des arts et de la sociologie. À tous ceux qui s’inquiètent de l’horizon après des études littéraires : Le professorat n’est pas une fatalité !
Pendant cette année de fac (nettement moins intensive que mes deux années de prépa, il faut le dire) j’ai trouvé le temps de faire un stage en journalisme sur un domaine qui me passionnait à l’époque : la photographie.
Troisième étape : Master Professionnels de l’écrit
Bien décidé à commencer à gagner ma vie, et déjà bien formatée à l’idée qu’il faut de l’expérience pour être compétitive sur le marché du travail, j’ai opté pour un master en alternance, toujours à Paris 7, intitulé Professionnels de l’écrit.
J’y ai appris à réfléchir en termes marketing, à faire de la veille, à peaufiner mon réseau et mon personal branding. Ma plume était mon principal outil de travail : brèves, fictions, notes de synthèse, rédaction éditoriale, article print et web. Même si je me suis éloignée petit à petit de la littérature, je suis restée fidèle à mon amour pour l’écriture.
J’ai été alternante chargée de communication à l’Agence nationale de l’Habitat, puis chargée de communication digitale au Fonds d’art contemporain de la Ville de Paris. C’est en travaillant que j’ai véritablement appris les ficelles de mon métier, découvert le monde du travail, et affiné mes envies : je voulais travailler pour le monde de la culture, et je voulais faire de la communication digitale.
J’ai d’ailleurs réalisé mon mémoire de fin d’études sur la capacité des réseaux sociaux à servir une politique de médiation culturelle.
Pendant ces deux ans de master, j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de professionnels, jeunes ou confirmés, et une grande partie était Freelance. La voie de l’auto-entrepreneuriat semblait, sinon la norme, une voie tout à fait envisageable. Déjà naissait en moi l’attrait pour ce mode de vie.
Un parcours guidé par le goût de l’écriture et l’ambition de réussir
Finalement, ce n’est pas à l’école que j’ai appris à faire des recommandations social media, à mener des campagnes de communication, et encore moins à rédiger des factures et à démarcher des clients. Mais on m’a tout de même appris à aiguiser ma plume et à synthétiser mes idées. Mes études m’ont permis de découvrir les fondements du marketing et de la rédaction professionnelle, mais elles m’ont également donné un bagage culturel important pour servir le monde des arts visuels.
À 17 ans, mon bac en poche, je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier, et je ne l’ai su que lors de mes dernières années d’études, lorsque j’ai commencé à travailler. Je me suis simplement laissé guider par mes envies et mes goûts, et j’ai affiné mes envies au fur et à mesure de mes stages et de mes alternances.
Si je devais donner un seul conseil aux étudiants inquiets pour leur orientation, ce serait celui-ci : trouvez les études qui vous font vibrer et saisissez toutes les expériences professionnelles possibles pour avoir une meilleure idée des métiers qui pourraient vous plaire. Car comme dit l’adage, c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! 😉